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Du choc aux opportunités: L’heure est à l’action

Rapport BC Mine 2024

Les effets des tarifs américains sur certains éléments de la chaîne d’approvisionnement sont considérables. Toutefois, les perspectives pour l’industrie minière de la Colombie-Britannique demeurent très favorables, car la valeur des minéraux critiques extraits dans la province a augmenté en 2024. Les débouchés pour la Colombie-Britannique ne se limitent pas au marché américain, les produits miniers de la province étant en majorité exportés vers d’autres régions du monde. En outre, de nombreuses entreprises canadiennes ont déjà commencé à chercher d’autres partenaires. Si l’incertitude créée par la politique commerciale des États-Unis influence la prise de décision des entreprises au Canada, elle pousse certains investisseurs mondiaux à se réfugier dans des actifs sûrs, ce qui profite dans de nombreux cas aux producteurs aurifères de la Colombie-Britannique.

La plus grande opportunité réside cependant dans l’intérêt accru des gouvernements fédéral et provinciaux pour le développement des ressources et dans le constat que, pour contrôler son propre avenir économique, le Canada doit accélérer les projets miniers, et le faire de manière responsable. En Colombie-Britannique, cela signifie réduire les obstacles administratifs et réglementaires sans compromettre le contrôle diligent, mais aussi mettre en place l’infrastructure nécessaire pour permettre aux groupes de Premières Nations de participer de manière significative aux discussions sur les projets.

L’incertitude est en train de créer un élan pour faire avancer les choses plus rapidement. Le Canada dispose des ressources, des talents, des compétences et des chaînes d’approvisionnement nécessaires. Nous devons à présent agir vite pour mettre nos produits sur le marché en temps voulu, avant que nos concurrents, y compris ceux des États-Unis, ne nous devancent. Il faut bien entendu y aller de façon responsable, impliquer les collectivités et tenir compte de l’impact environnemental des projets. Mais nous devons progresser avec détermination et tirer parti des travaux préparatoires qui ont déjà été réalisés pour mettre ces projets en service.

Avant que bon nombre des règles actuelles en matière de communication d’informations et de conformité ne soient adoptées, les exploitants de la Colombie-Britannique adhéraient déjà aux principes de responsabilité en matière de gérance environnementale, prouvant que le niveau des restrictions ne détermine pas le comportement des entreprises sur le terrain. De fait, une société minière a besoin que les collectivités locales et les divers groupes de parties prenantes soient mobilisés et participent de plein gré pour qu’un projet puisse être réalisé.

Les impératifs pour l’industrie minière

Dans ce contexte en pleine évolution, les sociétés minières devront faire preuve d’innovation pour accélérer leurs activités et accroître leur efficacité. Traditionnellement, le secteur s’est montré peu enclin à l’adoption de nouvelles technologies. Mais avec l’omniprésence de l’intelligence artificielle (IA), des mégadonnées et de la robotique dans l’économie au sens large, cet état d’esprit pourrait freiner les performances.

Étant donné les niveaux généralement favorables des prix des matières premières, notamment ceux du cuivre et de l’or, les sociétés d’exploitation ont la capacité financière d’essayer de nouvelles technologies minières.

Certaines de ces technologies ont été mises au point en Colombie-Britannique, comme la tomographie révolutionnaire d’Ideon et le dispositif de capteurs utilisant l’IA de MineSense Technologies qui fournit des informations sur le corps du minerai. Ces solutions et d’autres apportent déjà des avantages tangibles aux clients, ce qui pourrait ouvrir la voie à une relation symbiotique solide entre les secteurs minier et technologique canadiens.

Alors que les grandes sociétés minières s’adaptent au nouvel ordre mondial et que nos gouvernements s’engagent sérieusement en faveur d’une économie nationale faisant la part plus belle aux ressources, il importe d’envisager le long terme. En général, les sociétés d’exploration canadiennes ne bénéficient pas de fonds provenant d’exploitants prospères. Le marché actuel fonctionne essentiellement à deux vitesses, d’un côté de nombreux exploitants et promoteurs jouissant d’une situation financière solide et de perspectives positives et, de l’autre, des petites sociétés tout aussi nombreuses mais qui ont du mal à trouver des capitaux.

Accroître le financement dans le secteur est une nécessité. Les grands exploitants doivent réinvestir une part plus importante de leurs bénéfices dans l’exploration. Quant aux investisseurs institutionnels canadiens, ils devraient s’intéresser de plus près à ce secteur, en gardant à l’esprit la santé à long terme de l’économie nationale. Enfin, le gouvernement fédéral doit veiller à ce que ses politiques soient aussi efficaces que possible. Il pourrait, par exemple, rendre le crédit d’impôt pour l’exploration minière permanent au lieu d’exiger son renouvellement d’année en année. De telles mesures pourraient accroître les dépenses d’exploration, renforçant ainsi l’augmentation observée en 2024 par rapport à 2023.

Le Canada est en première ligne alors que les changements de politique aux États-Unis provoquent une incertitude économique dans le monde entier. Le secteur minier est en bonne position, à condition toutefois de préserver sa capacité d’adaptation et de bénéficier du soutien des gouvernements fédéral et provinciaux. Le secteur minier de la Colombie-Britannique produit des minéraux dont le monde a besoin, créant ainsi de nouvelles opportunités si nous agissons suffisamment vite.

L’année en chiffres

22 %

Augmentation des coûts

La marge brute a diminué de 23 % en 2023 à 22 % en 2024, soulignant la pression qu’exerce la hausse des prix sur les entreprises.
31 %

Les minéraux critiques ont représenté 31 % du total des revenus en Colombie-Britannique, soit 4,4 G$

Les revenus tirés des minéraux critiques ont augmenté de 15 % entre 2023 et 2024 pour les entreprises participant au sondage. Ces minéraux critiques (cuivre, zinc et molybdène) font partie de la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques présentée par Ressources naturelles Canada.
34 %

Les revenus tirés de l’or et du cuivre ont augmenté d’une année à l’autre de 34 % et de 20 %, respectivement, pour les entreprises qui ont participé au sondage.

La part du cuivre dans les revenus de la Colombie-Britannique est passée de 18 % en 2023 à 22 % en 2024, en grande partie grâce à l’augmentation des tonnes expédiées, alors que les prix réalisés ont baissé. Les prix réalisés pour l’or ont augmenté de 26 %, tandis que les onces expédiées ont affiché une hausse marginale.
7,4 G$

Les revenus tirés du charbon métallurgique se sont élevés à 7,4 G$, soit 52 % des revenus miniers nets de la Colombie-Britannique

La baisse des prix moyens réalisés pour le charbon en 2024 a entraîné une réduction de 14 % des revenus du charbon métallurgique par rapport à 2023, contrebalancée par l’augmentation des volumes.
14,5 G$

Revenus nets de 14,5 G$ pour les entreprises qui ont participé au sondage en 2024

Même avec la flambée des prix de l’or et de l’argent, le charbon métallurgique, principale source de revenus de la Colombie-Britannique, a connu des baisses de prix et de tonnage expédié.
2022

Les hausses records des prix du charbon enregistrées en 2022 sont en train de s’atténuer

Les prix du charbon réalisés en 2024 étaient plus élevés qu’entre 2018 et 2021, mais ils ont baissé depuis le pic de 355 $ US la tonne atteint en 2022.
4 %

Augmentation de 4 % des dépenses d’exploration et de mise en valeur

La course à la découverte de minéraux et de métaux se poursuit, 68 % des dépenses (128M$) étant engagées par des sociétés en phase d’exploration.
42 %

Dépenses d’investissement de 3,7 G$ en 2024, en hausse de 42 % par rapport à 2023

Les sociétés minières en exploitation ont représenté 84 % de l’augmentation entre 2024 et 2023. La hausse est largement attribuable aux investissements dans les mines Copper Mountain et Quintette.
6 %

Le nombre d’employés directs, pour les entreprises participant au sondage, a augmenté de 6 % en 2024 par rapport à 2023

Avec la mise en service de nouveaux projets, le nombre d’emplois chez les entreprises participant au sondage continue d’augmenter.

Revenus par matière première, en % 


Emplois directs : nombre d’employés de l’industrie minière


Prix moyens du marché et prévisions

 

2023

2024

2025(1)

Charbon ($ US/tonne)

263

240

198

Cuivre ($ US/lb)

3,79

4,15

4,18

Or ($ US/oz)

1 988

2 390

2 916

Taux de change moyen

1,3497

1,3698

 

¹ 2025 Consensus des prévisions des prix des matières premières établi par les spécialistes mondiaux du secteur    minier de la CIBC au 29 avril 2025, et taux de change de la Banque du Canada.


Sommaire financier sur 5 ans

Type

2024

2023

2022

2021

2020

Revenus miniers nets (2)

14 479

14 494

16 551

12 351

8 098

Bénéfice net (avant impôt)

2 892

2 955

5 466

4 203

-417
Bénéfice net en % des revenus (après impôt) 16 % 17 % 27 % 31 % -8 %

Flux de trésorerie d’exploitation

5 796

5 738

8 195

5 165

2 612

Prélèvements fiscaux (3)

640

1 098

1 057

670

382

Dépenses d’exploration et de mise en valeur

190

182

118

149

270

Dépenses d’investissement

3 647

2 575

2 072

1 999

1 619

² Les revenus miniers nets sont comptabilisés après déduction des coûts de fusion et de raffinage et des frais de     transport et de commercialisation.
³ Comprend les impôts directs, les autres taxes et les déductions reliées à l’emploi.

Entretien : Le leadership discret du Canada en exploitation minière responsable

Alors que la demande de minéraux s’intensifie et que l’industrie minière est confrontée à des pressions environnementales et géopolitiques croissantes, les entreprises établies au Canada font face à un contexte complexe mais riche en opportunités.

Pour explorer les défis et les innovations qui façonnent cette période charnière, Shelley Gilberg, leader, Marchés, Comptes gérés chez PwC Canada, s’est entretenue avec Andrée St-Germain, membre de conseil d’administration d’Ascot Resources et de Li-FT Power, et chef des finances d’Integra Resources.

Shelley : Andrée, les partenariats avec les Autochtones sont un élément fondamental pour l’exploitation d’une entreprise en Colombie-Britannique. Que pouvez-vous nous en dire d’après votre propre expérience?

Andrée : Dans le cadre de mes fonctions au sein de conseils d’administration et d’équipes de direction, j’ai eu le privilège de travailler avec des communautés autochtones à plusieurs projets. À la société IDM Mining, nous avons commencé très tôt à établir une relation avec la Nation nisg̣a’a. Il s’agissait non seulement d’un critère à satisfaire pour la délivrance de permis, mais d’une pierre angulaire de notre stratégie. Lorsque Ascot Resources a acquis IDM, nous avons renforcé cette relation de respect mutuel, qui s’est concrétisée par un accord officiel sur les avantages associés au projet Premier Gold.

Aujourd’hui, deux des projets aurifères d’Ascot se trouvent sur des terres de la Nation nisg̣a’a, soit Red Mountain et Premier Gold. Nous avons mis sur pied un comité de mise en œuvre et un comité environnemental qui tiennent respectivement des réunions trimestrielles et bimestrielles, garantissant ainsi la continuité du dialogue, la transparence et l’imputabilité.

La Nation nisg̣a’a participe aux retombées économiques grâce à la formation, à l’emploi, aux opportunités d’affaires et à des paiements en espèces versés au cours de la mise en valeur et de l’exploitation. Notre contribution en matière d’éducation à MineralsEd, un programme de partenariat entre les enseignants et l’industrie, permet également aux jeunes nisg̣a’a de participer directement à l’apprentissage lié à l’exploitation minière.

La Nation nisg̣a’a a été un partenaire d’un grand soutien au fil des ans et est une partie prenante essentielle de l’industrie minière de la Colombie-Britannique. Elle reçoit des avantages financiers en vertu d’ententes sur les répercussions et les avantages visant Red Mountain et Premier Gold, ainsi que trois autres projets miniers. Il y a quelques années, la Nation nisg̣a’a s’est également associée à des entrepreneurs miniers et a fondé Nations Royalty Corp., une société de redevances détenues par des Autochtones. Nations Royalty est la première société cotée en bourse au Canada détenue majoritairement par des Autochtones.

Shelley : Comment la mobilisation des Autochtones est-elle prise en considération par les conseils d’administration dans le contexte de la performance environnementale, sociale et de gouvernance (ESG)?

Andrée : C’est un élément central. Les relations avec les Autochtones sont régulièrement à l’ordre du jour des réunions des conseils d’administration et des comités. Il est de plus en plus reconnu que la réconciliation n’est pas une étape d’un projet, mais un processus continu. Du point de vue des risques et de la gouvernance, des partenariats autochtones solides réduisent l’incertitude et renforcent la résilience des projets, et ils sont essentiels au maintien de l’acceptabilité sociale.

Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas seulement d’initiatives de responsabilité sociale des entreprises, mais d’impératifs stratégiques. À long terme, nos meilleurs rendements proviennent de projets où les communautés, les gouvernements et les entreprises travaillent en collaboration.

Shelley : Outre la mobilisation des Autochtones, quels sont les indicateurs ESG généraux qui comptent le plus pour vous?

Andrée : L’excellence opérationnelle, la protection de l’environnement, la santé et la sécurité des travailleurs et une culture d’entreprise solide sont un gage de résilience à long terme. Nous considérons la gestion de l’eau, la diversité de la main-d’œuvre, la réduction des émissions et les relations avec les parties prenantes comme des critères essentiels.

Chez Ascot, nous avons par exemple modernisé notre système de traitement de l’eau en adoptant un processus de bioréacteur de pointe, qui améliore considérablement la qualité des rejets. C’est non seulement la bonne chose à faire sur le plan environnemental, mais cela renforce également notre crédibilité auprès des communautés locales et des organismes de réglementation.

Shelley : La technologie est en train de transformer l’industrie minière. Où voyez-vous l’impact le plus important à l’heure actuelle?

Andrée : La technologie aide les sociétés minières à fonctionner de manière plus efficace et plus durable. Prenons l’exemple du projet Premier Gold d’Ascot. En remplaçant une ancienne station d’épuration par un système de bioréacteur à lit mobile, nous avons considérablement amélioré les performances environnementales et la conformité aux règlements. Ce type d’investissement témoigne de notre engagement à long terme en faveur de la responsabilité environnementale.

Sur le plan financier, la technologie favorise la précision. Des outils de budgétisation avancés à l’analyse prédictive, les sociétés minières peuvent contrôler les performances opérationnelles en temps réel. Mais la technologie seule n’est pas une solution. Elle doit être intégrée dans une culture de responsabilité. Chaque membre de l’équipe doit être formé pour comprendre les implications financières de ses décisions.

Shelley : Les minéraux critiques devenant de plus en plus importants pour les technologies propres, comment le Canada se positionne-t-il pour faire face à la concurrence?

Andrée : Le Canada possède de nombreux avantages – un environnement géopolitique stable, un État de droit solide, des ressources minérales abondantes et de l’énergie propre, en particulier en Colombie-Britannique. Cependant, nous sommes toujours aux prises avec des processus d’octroi de permis longs et une réglementation complexe, ce qui peut décourager l’investissement.

La bonne nouvelle, c’est que le sentiment d’urgence concernant les minéraux critiques est en train de catalyser l’action. Les gouvernements s’efforcent de rationaliser les processus et d’améliorer la transparence. Si nous parvenons à associer notre potentiel de ressources à des infrastructures modernes et à des partenariats inclusifs, le Canada pourrait devenir le leader mondial dans la mise en valeur responsable de ressources minérales.

Shelley : Le secteur minier a connu récemment une vague importante de fusions et acquisitions, en particulier au Canada. Selon vous, qu’est-ce qui distingue les transactions réussies de celles qui échouent?

Andrée : Le succès des fusions et acquisitions commence par l’alignement. Les transactions doivent être ancrées dans une stratégie d’entreprise clairement définie et bien communiquée. À la société Integra, par exemple, nous avons réalisé deux acquisitions au cours des deux dernières années, toutes deux alignées sur notre objectif à long terme de devenir un producteur de minerais lixiviés en tas à ciel ouvert détenant des actifs multiples dans l’ouest des États-Unis. Les actionnaires ont compris le raisonnement. Il n’y a pas eu de surprises.

L’évaluation est un autre facteur clé. Payer trop cher pour la croissance peut être préjudiciable. Nous avons vu des entreprises se surdimensionner lors de cycles de hausse des prix des matières premières, pour ensuite subir des dépréciations et la frustration des investisseurs lorsque les prix se sont stabilisés. Il s’agit de maintenir une vision à long terme et une approche rigoureuse de la création de valeur.

La valeur technique et la stabilité territoriale demeurent très importantes. Mais de plus en plus, les indicateurs de durabilité, les relations avec les communautés locales et la performance ESG font partie du processus de contrôle diligent. Il ne s’agit pas d’éléments accessoires : ils peuvent être des facteurs qui bloquent ou, en revanche, favorisent la conclusion d’un accord. Enfin, la compatibilité entre les équipes de direction et la clarté de la structure du leadership et du conseil d’administration post-fusion sont essentielles, mais souvent sous-estimées.

Shelley : Au moment d’évaluer les cibles, les conseils d’administration accordent-ils aujourd’hui plus d’importance aux facteurs ESG et à l’acceptabilité sociale?

Andrée : Absolument. Les conseils d’administration ont une vision plus large du risque. Le processus de contrôle diligent inclut désormais la performance ESG, les normes de santé et de sécurité et l’ampleur des initiatives de mobilisation des communautés autochtones. Ces facteurs reflètent les valeurs et la culture de gouvernance de l’entreprise cible, et ces valeurs sont plus importantes que jamais.

Si, en théorie, ces éléments ne justifient pas toujours une prime d’évaluation, ils ont une incidence certaine sur la faisabilité et le succès à long terme d’une transaction. Les investisseurs veulent être sûrs que leurs fonds soutiennent des activités responsables et résilientes.

Shelley : La hausse des prix des matières premières, en particulier de l’or, a-t-elle modifié la manière dont les entreprises abordent les fusions et acquisitions?

Andrée : D’une certaine manière, oui. Les prix élevés des matières premières entraînent souvent des valorisations gonflées et des mises en concurrence. Mais les entreprises d’aujourd’hui sont plus disciplinées. La plupart des producteurs se sont considérablement désendettés et ont accumulé de solides liquidités. Ils sont désormais en mesure d’être plus stratégiques dans leurs transactions, redéployant les capitaux dans des opérations relutives plutôt que recherchant à s’agrandir à tout prix.

Nous observons également une tendance à la consolidation géographique dans des régions stables telles que la Colombie-Britannique et le Nevada. Cela permet de dégager des synergies opérationnelles et d’atténuer les risques liés aux projets. Aujourd’hui, les fusions et acquisitions dans le secteur minier ont pour objectif non seulement la croissance, mais aussi une expansion ciblée et responsable.

Shelley : Andrée, merci de nous avoir fait part de vos réflexions. Quel est le principal message que vous souhaitez transmettre aux dirigeants du secteur minier canadien en cette période de changement?

Andrée : Restez disciplinés et motivés et pensez à long terme. La croissance ne doit pas être une fin en soi. La vraie valeur vient de l’intégration des performances économiques, environnementales et sociales. L’avenir de l’exploitation minière au Canada ne reposera pas seulement sur ce que nous extrayons, mais aussi sur la façon dont nous assumons notre rôle de meneurs.

Témoignages clients

Les points de vue, statistiques et opinions présentés ici appartiennent à des auteurs tiers et PwC décline toute responsabilité à cet égard. Cette clause de non-responsabilité s’applique également à tout commentaire formulé par un tiers.

De nombreuses entreprises considèrent l’intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatique et l’analytique des mégadonnées comme des technologiques essentielles pour conserver une longueur d’avance sur la concurrence, et elles s’empressent de les adopter.

Cependant, le secteur minier canadien a tendance à être plus prudent lorsqu’il est question d’adopter de nouvelles technologies, recherchant des solutions éprouvées qui offrent une plus-value claire avant de faire le saut. 

« Cette industrie est complexe et exige avant tout des preuves de qualité. »

Gary Agnew,chef de la direction et cofondateur d’Ideon Technologies

Ideon, dont le siège se trouve à Richmond, en Colombie-Britannique, utilise des technologies géophysiques évoluées pour obtenir des images à haute résolution des profondeurs de la terre. Les solutions d’intelligence souterraine d’Ideon ciblent les particules subatomiques appelées muons, qui proviennent des rayons cosmiques dans l’espace, et les interceptent à l’aide de capteurs perfectionnés placés sous terre. Avec une masse environ 200 fois supérieure à celle des électrons, les muons peuvent pénétrer profondément sous terre, perdant de l’énergie de manière prévisible lorsqu’ils rencontrent des matières de densité différente. Des mesures de densité plus élevées peuvent indiquer la présence d’une minéralisation à haute teneur.

Les solutions d’Ideon réduisent les risques et les coûts associés aux méthodes de prospection traditionnelles telles que le forage, tout en permettant de gagner du temps, d’améliorer la production et de diminuer l’impact sur l’environnement tout au long du cycle de vie de l’exploitation minière.

En délimitant les caractéristiques du sous-sol, la technologie réduit l’incertitude géologique, ce qui permet de raccourcir le délai de validation du potentiel d’un site cible. L’entreprise vend sa plateforme d’intelligence souterraine REVEAL sous la forme d’un service d’abonnement, en s’appuyant sur son matériel, ses logiciels et ses outils d’acquisition et d’analyse de données exclusifs.

La tomographie muonique n’est pas nouvelle en elle-même. Il y a plus de dix ans, les fondateurs d’Ideon ont commencé à élaborer une méthode pour appliquer cette science à la prospection minière souterraine. Les capteurs de la première génération avaient la taille et le poids d’une petite voiture. Depuis, ils ont été miniaturisés et peuvent désormais être installés dans un trou de forage standard ou au plafond d’un tunnel minier. Un programme d’imagerie type couvre des millions de mètres cubes de terre moyennant seulement quelques capteurs.

Les innovations de ce genre offrent des avantages clairs et mesurables, ce qui aide à persuader les sociétés minières de l’intérêt d’une collaboration plus étroite avec le secteur technologique.

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Skeena Gold + Silver entame un nouveau chapitre passionnant. Son projet phare, Eskay Creek, progresse résolument dans les étapes de production, des autorisations et de l’ingénierie, et les travaux préliminaires sont en cours. La mine à ciel ouvert Eskay Creek est l’un des projets offrant les teneurs les plus élevées du monde. Mais son importance ne se limite pas à l’or, puisqu’elle renferme également des réserves considérables d’argent, ainsi que des minéraux critiques, notamment de l’antimoine, du cuivre, du zinc et du plomb.

Eskay Creek est située sur le territoire tahltan, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique. Engagée à protéger les droits, la culture et les terres des Tahltans, Skeena entend créer des avantages sociaux et économiques significatifs pour les communautés et les parties prenantes. Ce projet, qui constitue un moteur économique important pour les économies nationale et locale, devrait générer des emplois directs et indirects pendant de nombreuses années.

Le permis social d’exploitation de Skeena repose sur son partenariat avec la Nation tahltan. Ensemble, les deux parties ont franchi une étape historique dans le cadre de la loi intitulée Declaration on the Rights of Indigenous Peoples Act de la Colombie-Britannique. En 2022, la Nation tahltan et la province ont fait figure de pionnières en concluant le premier accord de prise de décision par consentement aux termes de cette loi.

Cette réalisation a jeté les bases pour qu’Eskay Creek devienne potentiellement le premier projet minier autorisé par un gouvernement autochtone sur la base de son certificat d’évaluation environnementale.

En août 2024, Skeena a déposé sa demande initiale de certificat d’évaluation environnementale auprès du bureau d’évaluation environnementale de la Colombie-Britannique pour un examen conjoint avec le gouvernement central Tahltan. La demande met en évidence les initiatives et les mesures d’atténuation que Skeena a mises en œuvre ou qu’elle mettra en œuvre pour protéger les ressources naturelles. Elle fournit également une évaluation de l’impact du projet dans des domaines clés : environnement, santé humaine, culture, aspects sociaux et économie. En avril 2025, Skeena a présenté une demande révisée qui intégrait les commentaires importants des nations autochtones, des organismes gouvernementaux et des communautés locales.

Le processus d’évaluation environnementale reflète la philosophie plus large de Skeena : les mines d’aujourd’hui doivent être construites en mettant l’accent sur la collaboration, la transparence et la prospérité partagée. Skeena croit qu’un projet minier réalisé avec soin et respect peut devenir un modèle pour le développement responsable et durable des ressources en Colombie-Britannique et ailleurs.

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Lorsque Jeff More est entré dans le secteur minier il y a dix ans en tant que président et chef de la direction de MineSense Technologies Ltd., il a été surpris par la réticence de certaines entreprises face à l’innovation. Depuis, des années de travail avec les clients l’ont aidé à comprendre qu’étant donné la variabilité et la complexité du processus d’exploitation minière – du fait notamment de l’ampleur et des conditions naturelles des activités –, il est tout à fait normal que les entreprises abordent les investissements dans les nouvelles technologies avec prudence.

Aujourd’hui, il constate que les attitudes évoluent. « Je ressens qu’il y a un désir d’être plus innovant, dit-il. Il y a indéniablement une volonté de faire plus de place au numérique et on reconnaît l’importance des données. Une vague de changement est en train de se former dans le secteur minier ».

Établie à Vancouver, la société MineSense estime que sa technologie de caractérisation des minerais et d’analyse des données en temps réel fait partie de cette vague.

La solution de l’entreprise fait appel à un dispositif de fluorescence à rayons X installé dans les pelles et les godets des camions et jumelé à un logiciel utilisant des algorithmes d’apprentissage automatique pour évaluer la teneur du minerai en temps réel. Cette technologie permet de déterminer la teneur avec précision, de sorte que chaque chargement de camion peut être désigné comme minerai utile ou comme déchet et acheminé en conséquence. Outre l’amélioration de la récupération, le système MineSense permet de suivre et de planifier l’alimentation du broyeur. L’« ingrédient secret » réside dans l’intelligence artificielle, que l’entreprise entraîne à rechercher des éléments cibles et des marqueurs spécifiques dans le minerai, et dans la manière dont les données sont traduites en informations précises sur la minéralisation.

La technologie de l’entreprise augmente la quantité de métaux payables d’une mine tout en réduisant son intensité en carbone. Pour les clients, le rendement de l’investissement est élevé. MineSense a dans un premier temps travaillé avec des clients en Colombie-Britannique lors des étapes initiales, avant d’amorcer la commercialisation en 2019. Elle s’est depuis développée à l’échelle mondiale et tire des revenus d’activités au Chili, au Pérou, en Indonésie et aux États-Unis.

L’innovation dans le secteur minier ne fait pas qu’améliorer l’efficacité et réduire l’impact sur l’environnement. Elle attire également vers cette industrie davantage de jeunes talents, notamment des ingénieurs et des scientifiques de données qui n’auraient peut-être pas initialement envisagé de faire carrière dans l’exploitation minière.

« Ce que nous faisons est génial, et l’industrie fait des choses incroyables. Je pense que cela va continuer à attirer davantage d’innovations », déclare M. More.

Sous les projecteurs : Michael Goehring, PDG de la Mining Association of BC

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